MON ÎLE
Comme elle était belle mon île !
Elle était l'île de mon enfance au teint subtil.
Elle avait cette bonne odeur de garrigue, d'anis et de pin.
Au crépuscule, le soleil prenait son bain.
Ma main dans celle de mon père, nous flânions dans le sable chaud.
Au loin chantaient les sirènes des bateaux.
Le soir, il m'emmenait contempler les fleurs de liseron ;
Rêverie océane dont chaque calice se fermait sur notre méditation.
Du haut de mes cinq ans, les dunes étaient des géantes indociles.
Parfois, mes pieds rencontraient l'aiguille d'un chardon hostile.
Mais je ne disais rien,
Je savais que mon père m'apporterait son soutien.
Avec lui, un os de seiche devenait navire, une plume de cormoran voile.
Mais aujourd'hui, mon père n'est plus dans le firmament qu'une étoile,
Et mon île est appelée à disparaître
Engloutie, mon île, dévastée par le doigt divin du Maître.
Anagallis
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