LA CHARITÉ
La charité
La charité bien ordonnée commence par soi-même.
En cela point de blasphème.
Elle apprécie aussi qu'on la voit,
Et que le monde soit en émoi.
Elle aime les églises,
Partout où l'on catéchise.
Elle a en horreur le silence
Et préfère de mieux les conférences.
Sa liberté ?
Ne donner que ce qu'elle veut donner.
Parfois, la charité fait la moue,
Elle n'est pas appréciée des grippe-sous.
Mamon et son argent ne se seraient-ils pas glissés,
Devant tant de charité ?
Ma charité à moi n'est pas : "m'as-tu-vu ?"
La charité vraie est au coin de la rue,
Elle agit dans le secret,
Et ne demande point d'intérêt,
Elle ne reçoit pas les honneurs
Des pasteurs ou d'ailleurs.
La charité n'est que l'image d'elle-même,
Elle ne regarde pas, à toujours, que ce qu'elle aime.
Elle cherche qui elle pourra aider,
Dans l'ombre des choses cachées.
Elle parcourt les chemins
Et n'ira peut-être pas bien loin
Pour trouver un voisin dans le besoin.
La charité geint et pleure avec autrui,
Elle agonise, elle souffre avec lui.
Sans honneurs, sans couronne et sans fleurs,
Elle lui donnera un peu de chaleur,
Pour réchauffer son cœur.
Anagallis
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