Canalblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LES POÉSIES D'ANAGALLIS

• NOTES DE L'AUTEUR

 869737

 

Victor Hugo est l'un des poètes le plus aimé mais aussi le plus contesté.

Son amour pour les femmes ne plaira pas à l'église, de père soucieux et aimant, l'on en fera un père autoritaire, égoïste étouffant son entourage.

L'église l'accusera de spiritisme lorsqu'après la mort de son enfant chérie, Léopoldine, il voulu lui parler par le biais des tables tournantes, très prisées à l'époque, mais qui est absolument interdit dans la Bible, pourtant l'histoire mentionne qu'il préféra y renoncer, sentant un danger spirituel, lorsqu'une personne fut prise de démence lors d'une séance.

Hormis les défauts de l'homme, notamment  son penchant pour les femmes, essayons de voir ses qualités,  sa bonté envers les miséreux, il a toujours lutté contre les injustices sociales, contre l'aliénation de la femme, pour les droits de l'enfant, contre l'esclavage, pour le droit des peuples, contre le fanatisme et les persécutions, contre la répression politique, contre la peine de mort.

Victor Hugo croyait en Dieu.

 

 

Melancholia (extrait)

b45bc95f6d7ce704546a1a0e1e3
Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.

Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
O servitude infâme imposée à l'enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée,
Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain ! -
D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !
Progrès dont on demande : « Où va-t-il ? que veut-il ? »
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l'homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit,
Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème !
O Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux !

    Victor Hugo, Les Contemplations, Livre III

 

 

 

 

 

 

jeunes-trieuses

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
LES POÉSIES D'ANAGALLIS
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité