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LES POÉSIES D'ANAGALLIS

- JEAN-HENRI CASIMIR FABRE 1823 - 1915

« Un grand savant qui pense en philosophe, voit en artiste, sent et s’exprime en poète », c’est ainsi que Jean Rostand qualifie Jean-Henri Fabre, qui fut candidat au prix Nobel de littérature en 1904 et 1911.

 

« Je ne crois pas seulement en Dieu, je le vois,

sans lui je ne comprends rien, sans lui tout est ténèbres »

 

 

  Jean-Henri Casimir FABRE 1823 - 1915

Jean-Henri Casimir Fabre, né le 21 décembre 1823 à Saint-Léons du Lévézou (Aveyron), mort le 11 octobre 1915 à Sérignan-du-Comtat (Vaucluse), est un homme de sciences, un humaniste, un naturaliste, un entomologiste éminent, un écrivain passionné par la nature et un poète français, lauréat de l’Académie française et d’un nombre élevé de prix. 

 

Il passe les premières années de sa jeunesse au Malaval, tout près de son village natal, chez ses grand-parents. Dès son plus jeune âge, il est attiré par la beauté d’un papillon ou d’une sauterelle...Le souvenir de cette enfance restera à jamais gravé dans sa mémoire.

 

 

 

 


 

 

 

 

LES GRENOUILLES

 

Sans titre 3

 

 

 

Le soir, quand la lune donne en plein
Dans le marais et ses roseaux,
Quand les saules filent de la neige
Sur la tête des narcisses,

Que bavardez-vous, grenouilles, au mois d'avril,
La poitrine au frais sur les herbages du ruisseau ?

Ô ventres flasques de figue ridée et pendante ;
Ô crânes aplatis en coquille
Qui n'a presque pas de cerveau
Pour amande ; ô verdelettes,
Museaux édentés, que coassez-vous de la sorte,
Maintenant que dort le moineau des saules ?

"Bré-ké-ké-ké, répondent les grenouilles :
Ce que nous bavardons dans les marécages,
Demande-le donc, benêt
À l'épinoche qui farfouille
Dans les cresson. De nacre cravaté,
Le mignon porte épée à son côté."

"Ils te le diront les voisins, les voisines :
La libellule des sources ;

Le vairon, écaillé d'argent
Avec ceinture cramoisie ;
Le scarabée, perle qui nage en rond,
Tourne, retourne, et plonge, se cache."

"Elle te le dira la loche moustachue.
La pauvre, vêtue de deuil,
S'avise aujourd'hui de se mettre au cou,

Sous sa petite barbe pointue,
Trois, quatre tours de chaînette en jayet.
Ce n'est rien, une fumée, et cependant cela va."

"Humble parure, le jayet de la mesquine !
Va voir alors, dans les ronciers,

Le lézard, quand la bonne bête
Au soleil étale l'échine,
Ivre de chaleur. Pour parure,
Lui, le magnifique, a mis manteau de roi."

"Ah ! mes amis de Dieu ! Quelle échine
Faite de perles ! Non, jamais
Les fées n'en ont brodé de plus
Merveilleuse ! Pour traîne
De ce manteau royal, vient une queue
Qui fait froufrou et longue comme ça."

"C'est incroyable. Maintenant, si tu veux, écoute,

Là, derrière les aubépines
Qui fleurissent au bord du chemin,
Le brun violoneux des mottes,
Maître grillon, râclant l'aile, bruit
En un cri-cri qui de partout s'entend."

"On entend aussi le bourdonnement des abeilles,
Le ronflement des brillants scarabées
Et le sifflet des moustiques roux :

On entend gazouiller les oiseaux.
La mésange, mouillée par l'aube en pleurs,
Lime son fer et visite les fleurs."

"Nous avons assez dit ; rien de plus à ajouter.
C'est la fête du mois d'avril,
la fête de tout ce qui vit ;

Et fiancés de noces du monde,
Nous nous faisons beaux ; nous mettons joyaux, rubans ;
Puis, d'enthousiasme, nous chantons, bavardons, sifflons."

 

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Myles Birket Foster (1825-1899) « The dipping place »-20110114

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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