LA MASCARADE

 

- L’on m’a dit : viens mon frère !

Viens dans notre sanctuaire ;

Ôte les franges de ton manteau,

Ôte ton chapeau ;

Ici, règne la foi !

Pas besoin de loi.

Mange à notre table ;

 Sur notre autel, il y a du pain et du vin délectable.

Ici, tu seras sauvé,

Point de jugement, inutile de te confesser au pénitencier.

- J’ai voulu voir le même jardin ailleurs ;

L’on m’a chuchoté de ne pas butiner les autres fleurs.

Pourtant, une rose reste une rose,

Celle du voisin serait-elle plus morose ?

- Un autre jour, j’ai préféré me promener

C’était un dimanche tellement printanier !

- Accusation : où étais-tu ? Que faisais-tu ?

Le corps souffre, lorsqu’un membre ne vient plus !

- Je me regardais, mais moi, je n’étais pas blessé,

Je voulais simplement respirer l’air de la liberté.

- J’ai voulu goûter leurs fruits,

Mais ceux-ci ne m’ont pas séduit,

Ils étaient des fruits secs, sans jus

Issus d’un arbre tordu.

Je m'aperçus que leur autel était souillé

Il s'y étalait certes de belles corbeilles dorées

Mais le pain y était putréfié.

Leur coupe d’argent était remplie de lisier.

Alors, j’ai repris mon manteau,

J’ai reposé sur ma tête mon chapeau,

J’ai quitté leur loi,

Mascarade de la foi.

J'ai laissé l'esclave à l'Egypte,

 Allant rejoindre ma crypte.

D.ieu m’a donné une loi,

Telle est ma foi.

C’est la loi de la liberté,

La loi de ma Majesté.

Anagallis

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