LA PASSION
Si j’avais été là,
J’aurais crié, hurlé, « mon Bien-aimé est à moi !
Votre loi n’est pas sa loi ! ».
Si j’avais eu un glaive, j’aurais coupé l’oreille de ce soldat.
Qui ainsi l’affligea ? Qui ainsi l'abandonna ?
De ma main tendue, je lui aurais donné à boire.
Qui peut s’émouvoir ? Qui peut l’apercevoir ?
La foule à mort criant
Comme des taureaux de basant.
Je me serais battue,
Je l’aurais défendu, dans un élan éperdu.
Au pressoir d’olives des larmes de sang coulent sur ses joues,
Devant ses yeux tout devient flou.
Qu’avez-vous fait à mon Bien-aimé ?
Voilà celui que j’aime, bien abaissé.
Dehors Judas le misérable !
Dehors les punissables !
À genoux, j’essuie du flanc de ma robe, son sang.
Elle est noire ma robe, d’un noir brûlant.
- "Jette ton épée dans le fourreau, ma belle, ma fiancée, ne crains pas.
La coupe que le père me donne ne la boirai-je pas ?
Ton habit de deuil, je le change en chant d’amour,
Qui sont les coupables ? Qui sont les vautours ?
Il n’y en a pas, seulement la volonté de mon père
L’accomplissement d’un acte salutaire.
Te voilà graciée, ma belle, ma fiancée, te voilà graciée
Regarde ta robe, ma belle, ma fiancée,
Regarde ta robe, la voilà immaculée. "
Anagallis
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