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LES POÉSIES D'ANAGALLIS
28 août 2013

CARNET DE VOYAGE - SUR LES TOITS DE JÉRUSALEM

 

 

 

 

 

 

 Sans titre 1

 

 

 CARNET DE VOYAGE

 

Sur les toits de Jérusalem

 

Voilà, nous y étions enfin.

Nous déambulions dans la cité de David, Jérusalem, berceau de nos pères, tant de fois renversée et tant de fois enviée, concrétisation de nos rêves. Le soleil était parti se reposer. Je songeais aux prophètes, je songeais au Messie, aux guerres, au feu, au sang qui avait dû tant de fois couler sur les dalles où nous marchions, mais également aux joies et aux fêtes du peuple exilé. J’étais donc dans mes pensées lorsqu’un homme au chapeau et long manteau noir nous dépassa. L’homme semblait pressé, et nous salua si vite que je ne pus voir son visage. Nous ignorions encore qu'il allait bientôt devenir notre flambeau. Nous continuâmes notre promenade nocturne dans une ruelle éclairée par des spots blafards, tout en regardant devant nous s’éloigner au loin cette silhouette sombre empressée jusqu’à ce qu’elle se confonde avec la nuit d'encre. C’était un de ces soirs de printemps, qui vous fait oublier le sommeil. Nous continuions notre flânerie quand soudain, nous vîmes revenir vers nous l’homme tout de noir vêtu, il s'était ravisé et avait fait demi-tour pour s'arrêter devant nous. L’homme parlait à la fois l’hébreu et la langue de Shakespeare. Il nous invita à le suivre ; il marchait devant nous et à vrai dire, nous avions un peu de mal à le suivre. Nous ne parlions pas, mais nos regards complices se posaient la même question : où nous menait-il ? Nous le suivions bêtement, sans réfléchir, comme des enfants obéissants et confiants. En fait, l’homme nous conduisait au tombeau de David. Là, il nous demanda courtoisement d’aller prier ; je me séparais ainsi de mon compagnon. Combien de temps restai-je ainsi à prier ? Je ne saurai le dire, mais lorsque je sortis de l'endroit, j'étais remplie d'émotion et de chaleur. L’homme pressé pourtant, attendait encore, patient dans le hall . "Come ! Come ! " Me lança-t-il, et nous reprîmes notre course effrénée. Nous traversâmes une cour à peine éclairée puis, nous montâmes des escaliers, il faisait sombre, je ne voyais pas très bien, mais je reconnus au bruit que ceux-ci étaient en fer. Cela peut vous paraître contradictoire, mais, j’étais à la fois inquiète et en paix. Nous arrivâmes enfin à destination, là où la ville entière se découvre, et je devais bien en prendre conscience, mon cher époux n'était pas là, je me retrouvais ainsi seule sur les toits de Jérusalem avec un parfait inconnu ! Celui-ci me désigna un par un les quartiers de la ville Sainte, le Palace du King David tout illuminé, il parlait vite aussi vite que son pas et je ne comprenais pas tout, il était d'un enthousiasme et d'une joie débordante et moi, j'avais l'impression d'être en retard ou si vous préférez de ne plus être sur la même longueur d'onde ; il avait pris mon appareil photo et mitraillait le panorama. Puis, l’homme de réputation si sectaire se tourna vers moi, et me dit qu’Hashem nous aimait, cela m'émut tant que je sentis rosir mes joues, cela me rappela cette jeune femme au Kotel qui m'avait prise dans ses bras, elle m'avait dit la même chose et toutes deux, nous étions restées de longues minutes enlacées en pleurant près du mur millénaire ; je répondis alors naïvement à mon guide que j’aimais Israël, il leva le pouce en guise d’acquiescement et m’aida à descendre le raide escalier en fer. Dans le hall mon cher et tendre m'attendait légèrement soucieux, mais si peu."Come! come!" Lui aussi, à son tour était convié au spectacle, nous allâmes même encore plus loin dans notre visite. Comme s'il devait accomplir sa mission jusqu’au bout, l'homme nous raccompagna jusqu’à notre voiture. Nous le remerciâmes chaleureusement, je voulus prendre une photo de notre accompagnateur impromptu, mais il refusa, lui donner une pièce pour le remercier, mais il n'en voulut pas, il nous salua, et nous regardâmes s’éloigner au loin cette silhouette sombre, empressée, jusqu’à ce qu’elle se confonde avec la nuit d'encre.

 

Était-ce un ange ?

 

Anagallis

 

 

 

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